Galerie Christian Collin

Un banc, une silhouette à chapeau, un damier, des marches d’escalier…
À la fois symboliques et narratifs, les motifs créés par Hélène Bautista évoluent dans une temporalité étrange. Ils surgissent mystérieusement dans un coin de la plaque, se transforment et reviennent d’un cuivre à l’autre. Ensemble, ils racontent une histoire dont l’intrigue reste à dénouer...

Née à Rodez, Hélène enseigne le français à Paris. Son amour pour la littérature lui a ouvert les portes de ce qu'elle appelle "l'autre parcours", artistique. A travers les illustrations de Félix Vallotton, Gustave Doré, Frans Masereel, elle a découvert l'art de la gravure, qu'elle pratique depuis près de dix ans en taille-douce et sur linoléum. 

Par un jeu de rébus magiques, Atsuko Ishii crée des images surréalistes où se juxtaposent des extraits de la presse féminine aux côtés des fragments de la vie et de l’enfance. Dans ses eaux-fortes en couleurs et collages se déploie, avec humour et onirisme, toute son imagination. 

D'origine japonaise, Atsuko s'est installée à Paris en 1995. Elle s'est formée à la gravure à l'atelier Contrepoint et à la Cité internationale des Arts avant d'ouvrir son propre atelier, aujourd'hui à Vincennes. Depuis plus de vingt ans, son travail est montré dans des expositions personnelles et collectives en Europe, au Japon, à Hong-Kong, à Taïwan, au Mexique, aux Etats-Unis, en Nouvelle-Calédonie.
Le travail d'Atsuko a séduit les éditions jeunesse J’ai lu, Syros et L’École des loisirs qui ont publié ses eaux-fortes. Ses gravures ont été aussi remarquées par le milieu de la mode : dans le magazine féminin Biba et sur du prêt-à-porter en séries limitées au Bon Marché et chez Isabel Marant. 

photo © Lyndie Dourthe

« My interest lies in the power to evoke disquieting and elusive moments with subtle nuances of hope- in the form of light  that the richness and halftones of the mezzotint can uncover. » Cleo Wilkinson

Née à Melbourne, Cleo Wilkinson est peintre, sculpteuse, photographe et graveuse. Elle se spécialise dans la technique d’impression en manière-noire dont elle explore la richesse tonale dans des formats souvent intimistes. Visages introspectifs, natures-mortes silencieuses… les sujets qu’elle représente dégagent, comme un rêve, une atmosphère ambivalente. Immobiles, ils surgissent de l’obscurité de manière inquiétante.

Diplômée de la Elam Art School (Auckland University) en Nouvelle-Zélande, Cleo a poursuivi des études d’art à Oxford, New York et Barcelone. Récompensé par plus de 75 prix nationaux et internationaux, son travail est également représenté dans plus de 90 collections, galeries et musées parmi lesquels le Victoria and Albert Museum (Londres), le Machida City Museum of Graphic Arts (Tokyo), le Yekaterinburg Museum of Fine Arts (Russie), et a été exposé au Musée national de Chine à Pékin.

Hélène Rivière vit et travaille à Grenoble. Elle est diplômée avec les félicitations de l’École Nationale Supérieure des Beaux arts de Paris.
L’estampe est un medium à part entière pour l’artiste qui a choisi d’innover et d’expérimenter en dehors des techniques traditionnelles. On pourrait définir ses œuvres en tout premier lieu comme des encres sur papier. Ce n’est pas le multiple qui l’intéresse mais de pouvoir conjuguer ensemble, la couleur avec les possibilités de l’impression. La technique qu’elle nomme « card block print » consiste en une matrice en carton qui est découpée en plusieurs parties qui sont ensuite encrées et imprimées à l’aide d’une presse en plusieurs passages de différentes couleurs. Son travail s’inspire de son quotidien et de ses échappées dans les massifs montagneux autour de Grenoble.

Après une carrière dans le cinéma documentaire, Jean-Baptiste Cautain ouvre un atelier à Vannes où il expérimente maintenant depuis dix ans la gravure sur bois et sur linéolum. Son sujet de prédilection est le paysage, naturel ou urbain. Ses vues de Bretagne, évoquent par leurs coloris doux et leur cadrages resserrés, les gravures sur bois d’Henri Rivière. 

"L'Homme est visuellement absent de mes gravures, mais sa trace est pourtant bien présente : un élément bâti, un sentier dans le paysage, un outil laissé à l'abandon, autant d'indices qui laissent place à l'imaginaire des regardeurs."

Jean-Baptiste a une approche de la gravure singulière, portant une attention particulière au processus de création au delà de l’image créée.  Il accompagne fréquemment son travail graphique d'une étude documentaire, sous la forme d'enregistrements sonores en lien avec la gravure : 

"Influencé par mon expérience de programmateur de cinéma documentaire, ma démarche se rapproche de celle d'un documentariste allant à la rencontre de ses sujets sur leurs lieux de vie ou de travail, les questionne et les écoute ; ces témoignages, recueillis sous forme de notes et d’aquarelles, me permettent d’affiner mon regard sur le réel et d'en livrer une lecture sensible et subjective, qui dépasse la simple représentation esthétique."

Corinne Lepeytre a commencé sa carrière professionnelle en exerçant des fonctions de gestion en entreprise. Puis en 2010, elle arrête cette activité et se consacre aux arts graphiques et à la matière picturale (restauration de tableaux, peinture selon les techniques anciennes, dorure à la feuille, élaboration des icônes) et découvre la gravure. Entre 2012 et 2020, elle apprend la gravure auprès de Francis Capdeboscq. Elle participe à de nombreuses manifestations et expositions collectives de l’estampe. Elle en assure parfois l’organisation.

Pour Corinne, le paysage urbain est son terrain de prédilection, en particulier celui de Paris où elle a ses racines. Grâce à une grande maîtrise de l’aquatinte, elle promène un regard curieux et érudit à travers la ville ; elle nous révèle parfois les faces cachées et surtout l’âme des lieux, mystérieuse ou énigmatique. Ses créations se posent en échos des images d’antan. Avec Corinne comme guide, du détail au plan large, à la lumière vive du jour ou dans la pénombre de la nuit, nous découvrons les strates de l’Histoire, les empreintes et traces laissées sur les murs de la ville. Elle dit devoir son goût pour la gravure à la rencontre des estampes de Piranèse, Canaletto et Desmazières. 

Corinne pratique la gravure à l’aquatinte sur zinc ou cuivre. La plupart de ses épreuves sont monochromes, à l’encre noire sur papier chiffon et à bords perdus. Elle travaille par séries (Les toits de Paris, les passages parisiens, les fenêtres sur Paris…). 

Marianne Nix est une artiste peintre, photographe, dessinatrice et graveuse anglaise. Elle combine les outils numériques avec les techniques traditionnelles de gravure telles que l'aquatinte, l'eau-forte, l'héliogravure et le transfert sur papier lithographique. 

Avec la photographie, Marianne Nix capte un instant, un espace qu'elle grave ensuite dans le métal ou transfère sur matrice, comme pour l'immortaliser. Par des jeux de contrastes, elle retranscrit les effets de lumière dans la nature.

Après des études en stylisme et en média digitaux, Marianne Nix a travaillé comme réalisatrice de films documentaires. Entièrement consacrée à son art depuis 2003, elle travaille maintenant dans son studio londonien à la production d'œuvres multimédias vendues à l'international.

photo © Louis Delbarre, Som Prabh

Pablo Flaiszman est né en Argentine, à Buenos Aires. Il commence par se former à la peinture et au dessin auprès de Luisa Reisner puis celle-ci lui fait rencontrer Alfredo de Vincenzo, en 1997, qui l’initie à la gravure. Rapidement il choisit d’exploiter les techniques de l’eau-forte et de l’aquatinte.  La première lui permet « de retrouver la liberté de la ligne qu’il aime dans le dessin et, la seconde, de jouer avec les infinies nuances et valeurs de la palette du peintre, ici traduites en noir et blanc » (1).

En 2000, Pablo s’installe à Paris pour continuer son aventure artistique. Il rencontre l’artiste danois Bo Halbirk auprès duquel il perfectionne sa technique de l’aquatinte. Pour composer ses oeuvres, il s’appuie sur des photographies de famille anciennes ou contemporaines en noir et blanc. Il fait de ces scènes du quotidien des montages. Ce travail lui sert de base pour composer sa gravure mais d’autres changements peuvent encore subvenir car il ne reporte pas fidèlement sur la plaque les éléments du photomontage. Après cette étape, commence le travail de l’aquatinte, dans lequel il excelle et où il donne à voir une grande diversité de noirs « tour à tour légers, profonds, durs ou tendres, tirant plus ou moins sur le gris » (2) et contrastant avec le blanc.
Son oeuvre est un subtil équilibre du noir et du blanc, chacun révélant l’autre. En utilisant uniquement ces deux tons le monde de Pablo apparait comme inquiétant et mystérieux et pousse le spectateur à s’interroger.

(1) Laurence Paton, « L’inquiétante étrangeté des gravures de Pablo Flaiszman » dans Arts et Métiers du Livre, n°328, septembre-octobre 2018.

(2) Béatrice Vingtrinier, Revue ACTUEL, l’estampe contemporaine n°19 / 2020

Née à Londres, Lisa Takahashi a étudié les Beaux-Arts à l'École d'Art et de Design de Bath et à l'Université de Middlesex. Ses linogravures colorées combinent les influences japonaises et anglaises dont elle a hérité. Elle utilise la technique de la gravure au repérage pour que les couleurs se superposent dans un jeu de transparence. Les images de cyclistes sont un de ses sujets favoris. Elles célèbrent la vitesse, la couleur et le mouvement, dans la lignée du mouvement futuriste et de la Grosvenor School. 

Le travail de Lisa Takahashi a été exposé de nombreuses fois au Royaume-Uni, notamment à la Royal Academy of Arts, au New English Art Club, à la Royal Society of British Artists et à la Royal Society of Painter-Printmakers. Nous avons le plaisir de représenter quelques-unes de ses oeuvres pour la première fois en France. 

Anna Jeretic, franco-américaine, peintre-graveur-calligraphe, grave depuis 30 ans. Ses sujets de prédilection sont les animaux et les plantes. A partir de 2004, elle développe sa technique d'aquatinte au sucre et roulage avec une morsure profonde. L'impression en couleurs se fait au moyen de plusieurs plaques se superposant. La lumière aparait alors progressivement. Au travers de ses différentes expressions artistiques Anna Jeretic s'engage à sanctifier la nature, ses formes les plus abstraites et les plus humbles. Elle souhaite redonner une voix à la nature.

Elle présente son travail en France, aux USA, en Italie et au Japon. Ses dernières expositions ont eu lieu à la biosphère de Fontainebleau (octobre 2022) et à la Mairie du 6e à Paris (mars 2022), « Le Jardin sauvage ».

Anna Jerectic est également professeur de gravure à l'Académie Comairas de Fontainebleau, depuis près de 20 ans, et accueille les jeunes artistes engagés dans les enjeux de l'environnement dans ses ateliers à Chartrettes (Seine-et-Marne).

Baptiste Fompeyrine est né en 1989. Il a étudié dans la classe de photo-vidéo des Arts décoratifs de Paris, puis à l’école des Beaux-Arts, en peinture, gravure et lithographie ainsi que dans la section de peinture de paysage de l’université Hong-ik de Séoul. 

Ancien pensionnaire de la Casa de Velasquez, ses œuvres font partie des collections de la Fondation Bullukian à Lyon, de l’artothèque du musée Paul Dini, de la Fondation Il Bisonte et de la Fondation Piero Ciampi à Florence, de l’Institut de France à Madrid, du Musée de Saint Maur, de la Bibliothèque de l’Académie des Beaux-Arts à Paris et de la Bibliothèque nationale.

Le travail de Laurent Letourmy est contemplatif et construit : contemplatif car fondé sur l'observation et l'empathie d'un univers visible et invisible et construit autour d'une perception du déséquilibre vivant entre l'ombre et la lumière.

L'artiste a dans un premier temps formé son regard auprès de Martial Raysse, avant de se tourner vers l’architecture, qu’il enseigna par la suite à l’école Paris-Malaquais pendant près de sept ans. Ses missions au Canada ainsi qu’en Égypte l'ont profondément marquées et ont formées son goût pour la représentation du paysage.  

Laurent Letourmy réalise des gravures sur linoléum évoquant de manière synthétique et poétique les éléments qui composent la nature : animaux, sites singuliers, détails... Presque exclusivement en noir et blanc et de format carré, ces visions très épurées semblent traduire chez l’artiste une volonté de tirer les images vers des signes, des symboles avec une approche parfois ludique, notamment à travers la suite du Bestiaire.

Sylvie Abélanet étudie à l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués Duperré à Paris de 1979 à 1985. Peintre-graveur et mosaïste, elle fonde en 1994 l’Atelier d’Arts Plastiques auquel Pierre Soulages donne son nom et qu’elle dirige depuis. Après de nombreuses années passées dans des ateliers collectifs de gravure elle crée l’atelier Désir d’encre en 2008 à Charenton. 

Peintre-graveur, Sylvie Abélanet expérimente avec le même intérêt les techniques de gravure d’épargne que celles en creux sur métal avec l’aquatinte et le vernis mou. Inspirée par la littérature et la poésie, son œuvre dresse une étrange cartographie d’éléments aquatiques, végétaux où l’animal est présent. Elle joue avec des ruptures et des inversions d’échelle qui ont pour effet de troubler le regard et fait basculer une fleur, un personnage hors de sa réalité figurative. Sylvie Abélanet est au plus profond d’elle même en résonnance avec l’iconographie médiévale lorsqu’elle interprète la scène biblique du Paradis ou le poème perse, le Cantique des oiseaux surtout lorsque celle-ci s’enrichit de l’observation précise de la nature. 

Crédit photographique : Jean-François Deroubaix